Boucle de Quilotoa

« On aurait pu le faire dans l’autre sens… ! »

Après notre séjour fort agréable au milieu du Pacifique, il était temps d’échanger les tongs et les maillots de bain contre les chaussures de marche et les pantalons de trekking très sexy.

C’est donc avec des sacs à dos trop bien chargés que nous sommes partis de bonne heure en direction de Sigchos, village situé à 2800m au milieu de nul part dans la Sierra centrale, d’où nous avons directement entamé le première partie de la marche qui nous mènera à la lagune de Quilotoa le troisième jour.

La souffrance
La souffrance

Après une descente tranquille, nous voici au niveau du Rio Toachi, quelques centaines de mètres plus bas, que nous longeons durant une bonne heure avant d’arriver à Cochalo, composé de quatre, peut-être cinq maisons et d’une école. Jusque là, tout va bien, mais une fois traversée la rivière, les choses sérieuses commencent : rejoindre Isinlivì à 2900m. Certes, un dénivelé positif de 400m ne devrait pas faire peur à des bons suisses habitués aux randonnées dans les Alpes, mais après 3h30 de marche, sans avoir bien mangé ni dormi la nuit d’avant et sans l’habitude de porter des sacs si lourds à cette altitude (mais pouquoi ?!?), la montée presque verticale sous le soleil n’est pas des plus simples.

Le Dalai Lama
Le Dalai Lama

Arrivés bien fatigués à Isinlivì, nous passons la fin de la journée et la nuit dans un hostal avec une propriétaire super accueillante (Taita Cristobal si vous deviez passer par là) qui nous sert un souper et un petit-dèj extra ! Ah, n’oublions pas l’animal domestique auquel nous nous sommes attachés très vite avec son regard mélancolique et sa manière de ronronner attachante : le Dalai Lama.

Deuxième jour, deuxième descente vers le Rio Toachi. Les paysages que nous traversons sont magnifiques : prairies des plus vertes, canyon, forêt d’eucalyptus, passerelle suspendue, petits villages et … une montée bien raide jusqu’à Chugchilàn, 3200m et 100 habitants. La vue sur les montagnes voisines en valait bien la peine. Nouvelle nuit de sommeil avec repas copieux (Cloud Forest Hostal, sa salle de jeu super avec ses billards et sa table de ping pong avec son unique balle ovale, challenge !) et c’est parti pour la dernière étape !

Le fameux Rio Coachi
Le fameux Rio Coachi
Traversée numéro 2
Traversée numéro 2

C’est de bonne humeur et désormais habitués à nos sacs que nous débutons la marche à 08h30 (en compagnie de trois pattes, le gentil chien qui nous suivra jusqu’au bout) avec l’obligatoire descente au Rio Toachi qui, heureusement pour nous, se trouve à 2800m à l’endroit de la traversée. Sauf que l’arrivée du trek est à 3900m ! Mais plus rien ne nous fait peur, même pas une déviation à cause d’un éboulement qui rallonge la montée une nouvelle fois des plus pentues, et nous voici à Guyama, village situé sur une sorte de plateau d’altitude où les habitants parlent Quechua à tes souhaits! (bon, les enfants ont aussi appris à dire ”candy”…).

Descendre au fond du canyon et remonter en face...
Descendre au fond du canyon et remonter en face…
" Candy ? "
« Candy ? »
Mais c'est les même fleurs que chez nous! A 3800 m.
Mais c’est les même fleurs que chez nous! A 3800 m.

Depuis ici, on aperçoit les bords du cratère, dans lequel se situe la lagune de Quilotoa, et nous entamons la dernière montée sur des chemins plus aisés.
L’altitude se fait maintenant de plus en plus sentir au niveau du souffle, mais nous arrivons en haut et le spectacle est grandiose : la lagune de couleur bleutée avec les montagnes autour, juste magique.

La lagune
La lagune

Après la petite pause pic-nic, le ciel se couvre et le vent souffle de plus
en plus fort. Nous voici partis pour le dernier bout afin rejoindre le village de Quilotoa. Ce furent les 2km les plus éprouvants de tout le trek ! Des montées dont on en avait déjà eu bien assez, sur des chemins en sable (!) qui rappelaient plus l’accès d’une plage en Sardaigne que de la haute montagne et la fatigue des trois jours qui était bien présente. Bref, ce fut dur.

L'accès à la plage à 3900 m
L’accès à la plage à 3900 m

Quilotoa, te voilà enfin ! Après 40km et pas mal de dénivelé sur trois jours de marche, nous y sommes et savourons notre bière bien méritée (ça aide à la récupération), avant de passer une belle soirée autour d’un poêle à bois en compagnie de nos compatriotes Charline, Alextérieur et Alaintérieur, ainsi qu’une Alsacienne dont le nom nous échappe.

(Charline et Alex font également le tour du monde cette année, nous connaissions déjà leur blog, qui vaut la peine d’être visité avec des articles très complets et sans langue de bois ! charlexs-world.com)

Le lendemain nous décidons de profiter encore une fois de la lagune en descendant dans le cratère. Grave erreur ! 30 minutes pour descendre les 400 m et apprécier une petite sieste au bord du lac était certes une bonne idée, mais ça aurait été mieux sans l’heure de montée sur le chemin sablonneux et poussiéreux sous le soleil de midi (bravo).

Au bord de l'eau
Au bord de l’eau

Vous l’aurez compris, nous avons adoré les paysages rencontrés en chemin, certes en souffrant un peu par moments, mais en étant contents d’être arrivés au bout. Juste un petit conseil: personne ne vous en voudra si vous le faites dans l’autre sens!

La boucle de Quilotoa en quelques faits :

  • Tour en plusieurs étapes ralliant des petits villages dans la sierra centrale.
  • Les différentes marches durent de 4 à 6 heures sur 12 à 15 km et comportent plus ou moins de dénivelé.
  • Les paysages sont très variés et on rencontre la population andine parlant le Quechua.
  • Les enfants andins vous demanderont des bonbons (candy) quand vous les croiserez.
  • Les lamas sont trop chou.

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2 Comments

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  1. Admirable performance!
    Je me demande souvent comment voua abordez tout cela moralement et comment vous gérez toutes ces difficultés et découvertes en couple…deformation professionnelle? Curiosité plutôt de comprendre comment humainement et émotionnel le ment tout cela vous fait avancer intérieurement à l’image des aavancées sur les divers chemins.
    Vous colle des gros becs de mon canapé enveloppée dans une couverture avec chat ronronnant sur mon ventre et sirotant un thé ( non c’est toujours pas l’été grrrrr….)
    Nicole

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    • Toujours pas l’été… Mais c’est le 21 juin non?
      Comment on gère? En parlant, en étant à l’écoute de l’autre et surtout en apprenant à dire à l’autre ce qui ne va pas. Bon aussi en apprenant à s’écouter soi-même, mais ça comme c’est nouveau dans ce genre de circonstance, eh bien parfois on dépasse nos limites!
      Disons que c’est comme à l’école, on apprend tous les jours!
      Bisous de Cuenca, petite ville coloniale où on doit aussi mettre la polaire pour ne pas avoir froid!
      MD

      J’aime

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