« Pousse-toi! »
Nous sommes en route depuis bientôt six heures, le bus commence à descendre de nombreux lacets (numérotés) et à s’enfiler dans la vallée, alors que la nuit tombe gentiment. Quelques hôtels solitaires apparaissent au bord de la route, mais laissent vite place à de nombreux complexes hors échelle occupant toute la vallée sur de nombreux kilomètres! Nous n’imaginions pas quelque chose de si étendu, mais nous sommes hors saison, donc ça devrait le faire. Le village de Jiuzhaigou est la base pour explorer la réserve naturelle du même nom et c’est bien sûr pour cela que nous sommes venus.


Notre chambre est spacieuse et dispose à nouveau de couvertures chauffantes électriques, ce qui est nécessaire car il fait froid! Il n’est pas dur de trouver un endroit pour souper, il y a des restaurants partout avec la même carte et avec des prix assez élevés.
Le lendemain matin, c’est plus motivés que jamais que nous sortons, bien emballés dans nos doudounes, pour rejoindre l’entrée du parc. Mais qu’est-ce que nous voyons? Il a neigé toute la nuit et ça continue allègrement! Bon, nous déjeunons (soupe de nouilles, raviolis vapeur et lait de yack soja chaud), achetons notre picnic et partons tout de même, c’est pas trois flocons qui vont arrêter deux suisses.

Jiuzhaigou National Park
Il est 9 heures et plus nous nous rapprochons de l’entrée, plus des gens apparaissent de tous les côtés. Tous chinois et tous équipés avec des pèlerines multicolores (même pour les pieds!), ils sont mignons comme tout. C’est pas trois flocons qui vont arrêter les chinois non plus, apparemment. Une fois arrivés, nous ne croyons pas nos yeux: il y a des groupes partout, la place pourtant grande est remplie et il y a de longues queues pour acheter le ticket d’accès. Heureusement que ce n’est pas la haute saison… C’est d’ailleurs la première fois depuis le début de notre séjour en Chine que nous voyons autant de monde!

À la caisse ça va tout de même vite si on pousse pour passer. De plus le prix d’entrée est d’un tiers par rapport à la peak season et rend l’accès gratuit à un deuxième jour. L’entrée en soi ressemble à une station de péage tellement elle est grande, mais après le contrôle c’est carrément l’usine (bien rodée heureusement) : de nombreux bus chargent les gens façon « on enfourne » et c’est carrément la course pour y entrer, en poussant bien sûr! Nous allons ensuite jusque tout en haut du parc, avec l’idée de redescendre à pied. Le site est grand, donc ca devrait pas mal disperser les gens. Le trajet donne déjà un aperçu des paysages et ça s’annonce grandiose, avec des rivières et des lacs turquoises entourés de sapins enneigés!

Finalement nous avons de la chance avec le temps, la neige apporte une beauté supplémentaire et nous avons hâte de nous promener le long de cette merveille! Une fois en haut, nous essayons de descendre du bus sans piétiner les gens, il y en a partout! Nous arrivons difficilement à la passerelle qui fait le tour du premier lac et même si nous ne sommes de loin pas seuls, c’est magique. L’eau est d’une transparence et d’une couleur incroyable, ce qui ressort bien en contraste avec le blanc.



C’est tombe bien, la plupart des groupes semble rester de l’autre côté. Une fois de retour, nous demandons notre chemin pour descendre et là on nous répond (en chinois, mais nous avons compris…) que les chemins sont fermés et qu’il faut se déplacer en bus d’un point à l’autre! La désillusion totale! Fait chier! Imaginez donc la masse de touristes qui est montée jusqu’ici reprendre les bus qui redescendent. Ca donne pas mal de queue à chaque fois. Fait chier encore plus! Mais nous n’avons pas le choix…

Le point positif de tout ça est que sur pratiquement tous les spots principaux, on reste du même côté, ce qui donne une vue complètement dégagée sur le paysage.




Et heureusement que c’est encadré, nous n’osons pas imaginer les dégâts à la nature s’il était possible de se promener librement! À certains endroits nous arrivons à nous échapper un peu de la foule, mais la plupart du temps on galère grave il faut y faire face. Ah, il y a aussi quelques séances « selfie » bien entendu. La meilleure étant lorsqu’une jeune demoiselle attrape Claudio par le bras et le tire vers ses 12 amis…

Mais revenons au parc, car l’endroit est incroyable, avec de nombreux lacs, des cascades et des rivières les uns plus beaux que les autres. Il y en a beaucoup et nous nous concentrons sur la partie haute en terminant par le petit lac aux cinq couleurs, surréel.


Nous avons un deuxième jour pour explorer le bas, alors laissons quelque chose pour le lendemain. C’est épuisés que nous rentrons à l’hôtel, mais un bon dodo nous redonnera la pêche!





Le matin, nous sortons plus tôt pour être à l’entrée dès l’ouverture. Petit déjeuner de champions et c’est reparti! Aujourd’hui il fait beau et une fois sur place (à 7h40), nous sommes presque seuls. Sûrement parce que le parc ouvre à 8h30 et pas à 8h…

Bref, le premier bus est pour nous et nous demandons à ce qu’il s’arrête au milieu, près des cascades. Ok, là nous sommes effectivement seuls, mis à part les gardes qui nettoient la petite couche de neige sur les passerelles. Pour notre plus grand bonheur, il est possible de marcher ici et là journée sera des plus plaisantes. Le soleil est au rendez-vous, les lacs et les rivières sont sublimes et il n’y a pas de groupes perturbant le calme régnant. Nous préférons de loin cette sensation de paix.





Même si, à cette altitude, la neige à déjà un peu fondu, nous sommes gâtés par mère nature qui commence à faire fleurir les pêchers et cerisiers sauvages. Le contraste avec la neige sur les hauteurs et les arbres en fleurs est à couper le souffle.




Nous descendons tranquillement et faisons quelques pauses, paisiblement assis au bord des passerelles, avant d’arriver à un village. Depuis ce dernier nous attendons un bus pour revenir à l’entrée et rentrons à l’hôtel, plus que satisfaits de notre deuxième journée!




Pour résumer, le parc est exceptionnel et d’une beauté vraiment incroyable, irréelle. Comme il s’agit d’un incontournable (pourtant c’est loin de tout!), les touristes le visitent en masse et c’est un peu l’usine. Néanmoins faites-y un tour si vous pouvez, nous avons adoré malgré la foule c’est dire!
Huanglong National Park
En ayant entendu parlé d’un autre parc pas loin de Jiuzhaigou, doté cette fois-ci de plusieurs bassins en cascade remplis d’eau turquoise, nous décidons d’y faire une excursion à la journée. Une fois à la gare routière (à 6h45), on nous dit qu’il n’y a pas de bus en basse saison… Pas grave, nous sommes réveillés, don nous en prenons un jusqu’à Chuanzhuzi, d’où part la route pour Huanglong. Le bus nous dépose après 2h30 de trajet et nous ne peinons pas à trouver un taxi qui veut nous amener. Problème: c’est trop cher et il n’y a pas d’alternatives. Nous arrivons à revoir le prix vers le bas en négociant aussi le retour à Jiuzhaigou après la visite. Nous entamons le col et la montée donne une belle vue sur les sommets environnants.

Par contre, plus nous montons, plus il y a de la neige sur la route… Normal, le col est à 4000m ! Nous commençons à descendre de l’autre côté et ce qui devait arriver arriva: un camion venant en sens inverse est de travers et rend le passage impossible.

Super. Donc? Bein, nous aidons le chauffeur à monter les chaînes et rebroussons chemin. Tant pis, nous aurons fait tout ce trajet pour rien. Pour l’anecdote, le taximan nous demande le même prix que convenu au départ. Tu rêves, mec! La bataille fut longue, mais nous avons réussi à trouver un compromis pour revenir à Jiuzhaigou, délestés d’une belle somme pour… un aller-retour! C’est ce qu’on appelle un gros, gros fail.
Le bus du lendemain matin en direction du sud partira quand même comme prévu, c’est déjà ça…
Bé ça a l’air bien beau tout ça! Et y avait pas trop de monde au premier endroit, non? Moi qui pensais qu’y avait plus de chinois en Chine tellement on en voit à l’étranger… Sinon, faut vraiment que vous vous lanciez dans la poésie. Y a du potentiel!
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Tu sais, les chinois sont tellement discrets autant que touristes qu’on ne les remarque presque pas. Même s’ils sont nombreux 😉 Nous étions étonnés d’avoir « du » attendre 2 semaines pour en voir autant d’ailleurs! Mais bon, comme tu dis l’endroit est simplement sublime, monde ou pas monde.
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