Salta et environs

« A Salta, les empanadas tu goûteras, mais de ceux de lama tu te méfieras !»

Le trajet en bus de 15h depuis San Pedro de Atacama ne se fait que durant le jour, ce qui nous ne permet pas d’économiser une nuit d’hôtel. Nous verrons par contre que cela est même mieux, car les paysages traversés sont fabuleux et laissent filer le temps ! Après un passage de frontière rapide en une heure top chrono et sans encombres, nous passons un col à 4170m avant de descendre dans le brouillard vers San Salvador de Jujuy, où la pluie et un froid humide nous attendent (ça change du désert !). Petit changement de bus et nous voilà à Salta, dans un hostal tenu par de sympathiques turcs.

Salta

Au réveil, un ciel bleu et une température agréable nous attendent pour visiter la ville. En étant dimanche, la plupart des magasins sont fermés, mais cela ne nous a pas empêché de profiter d’une belle terrasse sur la place principale pour boire un café et de déguster les fameuses empanadas dans un patio dédié uniquement à ça ! Puis, direction le supermarché (comme à chaque fois, c’est la fête) où Melanie trouvera même des fenouils et versera des larmes de bonheur. Comme nous sommes maintenant trois, nous décidons également de louer une voiture le lendemain pour partir à la découverte de la région alentour.

La place de Salta
La place de Salta

Jour 1 – de Salta à Cachi

Nous nous réveillons de bonne heure pour écumer les agences de location de voiture afin de trouver la meilleure marché, nous finissons par tomber sur une agence de voyage qui nous louera une Chevrolet Classic pour 650 pesos/jour pour une semaine de location. Lorsque nous la voiture nous est amenée à l’hostal, il est 14h (au lieu de 11h30) mais une fois que nous avons découvert comment ouvrir le coffre le véhicule en main, nous partons directement en direction de Cachi à 160km de là. Une fois sorti de l’agglomération et empruntée bonne la route, qui se transforme rapidement en piste, les paysages changent. Les cactus émergent de terre plus on monte, on retrouve la sécheresse de l’altitude, les grands plateaux pelés par le vent que seulement les herbes jaunies et une sorte de cactus habitent. Quelques vigognes nous regardent passer, avant de s’enfuir sur leurs pattes graciles…

Cactus veillant sur son royaume
Cactus veillant sur son royaume
Un petit col ?
Un petit col ?

Lorsque nous arrivons à Cachi à 2280m, le soleil décline à l’horizon et nous profitons d’une terrasse pour prendre l’apéritif, suivi du souper. C’est à ce moment-là que nous faisons connaissance avec deux des plus grandes spécialités gustatives de l’Argentine : La viande et le vin ! Comme vin blanc, le cépage Torrontés est à l’honneur dans cette région. Il donne un vin sec et fruité qui pourrait rappeler la Petite Arvine du Valais… Un délice, d’une bodega se nommant Amalaya. Passé l’apéritif, nous décidons de rester manger. Au menu, viande, pizza, pâtes à partager entre nous trois, le tout arrosé d’un bon Malbec. Il faut dire ce qui est, nous avons rarement aussi bien mangé au restaurant depuis le début de notre tour du monde. Et quel bonheur mes amis, de redécouvrir des saveurs qui nous avaient manquées… C’est repus et heureux que nous allons nous coucher ce soir-là, dans une auberge aux allures de couvent.

Jour 2 – de Cachi à Cafayate

Après un petit déjeuner bien consistant, nous reprenons la route en direction de Cafayate. Nous ferons de la piste toute la journée sur la fameuse Ruta 40, qui traverse le pays du Nord au Sud.

Pause trempage de pieds
Pause trempage de pieds
L'hiver en Argentine
L’hiver en Argentine

Le paysage change, nous passons dans des formations rocheuses impressionnantes, les fameuses quebradas, signifiant vallées, avant que ne commencent les larges plateaux où pousse la vigne et où se trouvent les différentes bodegas.

A travers les rochers...
A travers les rochers…

Après plusieurs arrêts photos, nous arrivons dans la ville da Cafayate à 1680 m, où le climat est plus chaud. Nous profitons de l’arrivée relativement précoce pour aller visiter la seule bodega encore en ville, la bodega Nanni, qui produit du vin biologique. Après une visite fort intéressante, nous dégustons différents vins de leur production dont le fameux Torrontés (blanc) et le Tannat (rouge) qui est, comme son nom l’indique, très très tannique. Nous finirons la journée sur le toit terrasse de l’hostal avec un apéro dînatoire, pain, fromage, saucisson et rosé. Décidément on ne se laisse plus aller !

Jour 3 – de Cafayate à Coronel Moldes

Le lendemain, nous décidons de pousser plus au sud pour visiter les ruines de Quilmes. Bon, il faut dire que nous avons eu notre lot de vieilles pierres au Pérou, néanmoins, le site est intéressant, en plein milieu du désert au milieu des cactus géants. Le soleil tape bien et nous ne nous éternisons pas.

Les ruines en plan
Les ruines en plan

En revenant, nous nous arrêtons encore une fois à Cafayate pour y goûter soit disant la meilleure glace artisanale du grand Ouest. Leur spécialité est le sorbet au vin (Torrontés et Cabernet, meilleur), qui contient la même quantité d’alcool si on en buvait un verre ! Nous remontons ensuite vers le nord en direction de Salta, la route est jolie, les formations rocheuses se succèdent dans des couleurs ocre-rouge.

La falaise nous regarde
La falaise nous regarde
Depuis la garganta del diablo
Depuis la garganta del diablo
Vue panoramique de la quebrada
Vue panoramique de la quebrada
Rouge ou orange ? Les deux !
Rouge ou orange ? Les deux !

Lorsque nous arrivons près du village de Coronel Moldes, nous remarquons qu’un pneu se dégonfle. Nous arrivons de justesse à nous garer dans le village, le pneu est plat ! Qu’a cela ne tienne, nous sortons le cric et changeons notre roue nous ne savons pas l’utiliser… C’est alors qu’un type qui buvait un coup dans le coin nous met la roue de secours en moins de temps qu’il en faut pour écrire cette phrase. Ensuite il nous indique la gomeria ou nous nous rendons. Là bas, le garagiste très sympa aussi nous dit que c’est l’affaire de vingt minutes, nous répare le pneu et nous change la chambre à air. En tout et pour tout nous en avons eu pour 70 pesos, soit 5 francs… Ca change des prix suisses ! Le garagiste nous indique également un lac pas loin ou la vue est jolie, ni une ni deux nous y allons pour le crépuscule et profitons de la magnifique vue à la tombée de la nuit. Magique.

L'heure des moustiques
L’heure des moustiques

Peu après nous repartons en direction du village et trouvons un hôtel très correct pour passer la nuit.

Jour 4 – de Coronel Moldes à El Carmen

Le lendemain matin, nous passons par Salta pour y faire les courses pour la journée. Le programme s’annonce d’ailleurs chargé : grillades au bord d’un lac ! Une fois trouvé un spot équipé de grills (ce qui est tout de même assez courant en Argentine) dans un camping apparemment abandonné (bon, c’est l’hiver), nous préparons le dîner, un énorme morceau de viande et quelques légumes pour la bonne conscience, et allons même nous baigner nus l’un après l’autre dans l’eau fraîche. C’est top, nous sommes complètement seuls, mis à part trois chevaux et deux chiens !

Fraîche !
Fraîche !
Personne en vue
Personne en vue

La suite du programme est constituée par un trajet superbe sur une toute petite route (la Ruta 9) sinuant à travers une forêt subtropicale dont seulement Claudio profite, car les deux sœurs dorment (du coup pas de photos).

L’Aperol Spritz de l’arrivée après cette dure et très pénible journée était donc bien mérité.

Jour 5 – de El Carmen à Abra Pampa

Aujourd’hui, la route s’annonce plus longue car nous voulons monter le plus possible vers le nord afin de pouvoir aller visiter une lagune le lendemain. Nous continuons donc sur la Ruta 9 qui traverse la magnifique Quebrada de Humahuaca, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous en prenons littéralement plein la vue, les roches sont multicolores, chaque montagne change de couleur : rose, jaune, vert, bleu, orange, violet, rouge…

Avant-goût
Avant-goût

Nous nous arrêtons à midi à Tilcara pour manger une morce au marché, puis reprenons notre route en direction de Humahuaca afin de visiter El Hornocal aussi appelé la montagne des quatorze couleurs. Une piste assez cahoteuse y mène et nous mettons une bonne heure pour monter. Le point de vue se situe à 4350m d’altitude et notre pauvre Chevrolet cahote un peu. Mais l’effort en vaut la chandelle, ces montagnes sont à couper le souffle !

Vigognes avec vue
Vigognes avec vue
Et encore une montagne arc-en-ciel !
Et encore une montagne arc-en-ciel !

Après une petite heure sur place à contempler le paysage, en compagnie de quelques vigognes, nous reprenons la piste pour continuer. Nous allons encore rouler une bonne heure pour arriver à Abra Pampa, toujours dans des paysages incroyables.

Une palette de peintre
Une palette de peintre
pb_Salta et environs - 20
Un tableau ?

Lorsque nous arrivons, nous partons à la recherche d’un hôtel que nous trouverons assez rapidement malgré l’aspect désertique de la ville. Nous faisons là-bas la connaissance d’un Français qui nous explique être là pour la préparation du Dakar 2017. D’ailleurs, lui et son équipe travaillent dans la salle à manger de l’hôtel. Nous sympathisons et, comme le restaurant est fermé, il nous invite à venir manger un assado (une grillade) avec son équipe le soir venu, dans un autre hôtel. Nous acceptons avec plaisir et, le soir, nous faisons la connaissance avec l’équipe de repérage. Au menu, salade, viande grillée, vin rouge (avec modération) et glace au dulce de leche. Nous nous remplissons la panse à l’oeil et dans une ambiance bon enfant avant de remercier nos hôtes et rentrer nous coucher.

Jour 6 – de Abra Pampa à Purmamarca

Debout tôt, car nous avions prévu un bon bout de route en commençant par la laguna de Pozuelo, située dans une réserve naturelle et pleine de flamants roses (oui, encore). Après une heure de piste pas très agréable pour notre caisse, nous voilà au bord sur la route qui longe la lagune à env. 3km de distance… Pas moyen de se rapprocher plus, nous rejoignons donc, un peu déçus quand même, un village au nom sympathique (La Intermedia) par une toute petite piste de rallye.

Des bosses rayées
Des bosses rayées

Une fois revenus sur l’axe principal, goudronné cette fois, nous redescendons tranquillement jusqu’à Humahuaca pour y manger un plat de pâtes maison et poursuivre en direction de Tilcara pour y visiter le jardin botanique, constitué uniquement de cactus, en zappant les ruines qui sont hors de prix pour nous. La journée se termine à Purmamarca, ou nous passerons la nuit.

Jour 7 – de Purmamarca à San Antonio de los Cobres

Le village Purmamarca se trouve au croisement des deux routes qui mènent soit au Chili, soit en Bolivie et est connu pour el cerro de los 7 colores. On peut en faire le tour en 40min et c’est ce que nous avons fait de bon matin, avant de reprendre la route. Les nuances de couleurs des collines sont une nouvelle fois splendides et la petite balade et l’air bien frais nous réveille pour la suite !

Balade avec vue de bon matin
Balade avec vue de bon matin

Nous nous dirigeons ensuite vers Salinas Grandes, une étendue de sel respectable, même si pas aussi spectaculaire que le Salar de Uyuni, en passant un col à 4170m.

En haut du col
En haut du col
Un salar à l'horizon !
Un salar à l’horizon !
On retrouve les dessins typiques du sel
On retrouve les dessins typiques du sel
Le froid et le vent coupent l'envie de se baigner...
Le froid et le vent coupent l’envie de se baigner…

Une fois visité les bassins d’eau turquoise et fait craquer la croûte de sel sous nos pas, nous poursuivons par une piste sur une centaine de km pour rejoindre la ville paumée de San Antonio de los Cobres qui culmine à 3770m. Celle-ci n’est pas du tout touristique et nous mettons un petit moment pour trouver une demeure, avant d’aller jusqu’au Viaducto de Polvorilla, ouvrage impressionnant traversé par le Tren de las nubes, une sorte de Glacier Express hors de prix pour visiter la Quebrada del toro, à l’ouest de Salta.

Et tout riveté !
Et tout riveté !

Nous nous couchons sans souper dans notre chambre glacée pour deux raisons : 1. Les empanadas à la viande de lama de midi n’avaient pas encore été digérées. 2. Melanie s’était faite engueuler (mais violemment !) par le propriétaire de l’auberge, car elle avait osé ouvrir une armoire de la cuisine… Apparemment les lieux reculés et rendent fou.

Jour 8 – de San Antonio de los Cobres à Salta

Huitième et dernier jour du road trip avec, pour commencer, un air de neige en ouvrant la porte de la chambre. La nuit était vraiment froide et d’ailleurs ça n’a pas fait du bien à notre voiture qui ne démarrait pas. Evidemment il fallait que ça arrive le seul jour ou nous avons une heure à respecter pour la rendre… Mais heureusement, après avoir poussé un petit moment, elle s’est rallumée !

Nous parcourons la vallée en traversant les paysages magnifiques de la Quebrada del Toro, avec les immanquables roches colorées, mais accentuées de plus par des montagnes enneigées et de la végétation jaune-verte fluo.

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Au pays coloré de la quebrada del toro
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Un des nombreux pont du tren de las nubes
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Printemps en bas et hiver en haut
On ne s'en lasse définitivement pas
On ne s’en lasse définitivement pas

Un super bout de route final pour rentrer à Salta après une semaine d’aventures et, disons-le, de liberté en pouvant visiter cette splendide région au rythme qu’on voulait!

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